Aristote n’a pas l’intention de présenter dans l’Éthique à Nicomaque un traité des valeurs morales car, dit-il, cela a été fait de nombreuses fois par ses prédécesseurs. Il cherche plutôt à préciser quelles sont les actions qui permettent à l’homme d’acquérir ou de se prévaloir de valeurs morales. Il constate que toute valeur morale est le juste milieu entre deux contraires, et il précise que ce juste milieu (mesotes) n’est pas un intermédiaire ou un mélange de deux extrêmes mais un troisième contraire puisque opposé aux deux autres (le courage, par exemple, est le juste milieu entre la couardise et la témérité mais s’oppose autant à l’une qu’à l’autre). Mais il est impossible de rendre objectifs ou de mesurer l’un ou l’autre des contraires en question puisqu’il s’agit de consciences affectives et subjectives, et a fortiori de quantifier quelque valeur morale que ce soit, à une exception près parce que l’une d’elles peut être circonscrite par une relation logique : la justice.
« Contribution à l’interprétation de la valeur selon l’économie politique d’Aristote »
Pour citer ce texte :
Dominique TEMPLE, "Contribution à l’interprétation de la valeur selon l’économie politique d’Aristote", 2011, Mars 2011, http://dominique.temple.free.fr/reciprocite.php, (consulté le 29 mars 2024).