Dès les origines, apparaît avec la Filiation une relation de réciprocité où chacun est l’intermédiaire entre deux autres, subissant d’un côté et agissant de l’autre : la réciprocité ternaire est alors dite unilatérale.
Comme dans la réciprocité binaire
, les deux opérations antagonistes (donner et recevoir, par exemple) engendrent une résultante qui donne sens aux deux opérations, mais chaque partenaire est sans vis-à-vis qui lui renverrait une image de son propre sentiment. Chacun doit répondre de tous, et le cycle ne peut être interrompu. Le sentiment d’humanité produit se traduit alors par la responsabilité
.
La conscience, qui se reconnaît à partir de son expérience comme consciente d’elle-même sans appui extérieur, est seule en compte pour devenir par la Parole un Sujet dans l’être. On peut aussi parler d’Individuation
.
Sous le nom de « réciprocité alternative indirecte » Marcel Mauss repère cette réciprocité ternaire entre les générations : les parents feront pour leurs enfants ce que les grands-parents ont fait pour eux. Cf. « La cohésion sociale dans les sociétés polysegmentées » (1931).