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janvier 2009

2. La Parole d’opposition et le principe dualiste

Dominique Temple

Le nom des organisations dualistes vient de ce qu’elles sont divisées en moitiés. Mais ces moitiés sont toujours le support à la fois de l’amitié et de l’inimitié. Il est donc possible de les envisager comme chacune double, comme s’il y avait deux moitiés qui s’entraident, amies, superposées à deux moitiés qui s’opposent, ennemies.

Le principe dit “dualiste” fait en sorte que les moitiés ennemies soient les moitiés amies. Cet équilibre est bien mis en valeur par la définition que Lévi-Strauss en propose et que nous avons déjà citée :

« Ce terme définit un système dans lequel les membres de la communauté – tribu ou village – sont répartis en deux divisions, qui entretiennent des relations complexes allant de l’hostilité déclarée à une intimité très étroite, et où diverses formes de rivalité et de coopération se trouvent habituellement associées… » [1].

Lévi-Strauss illustre ensuite le rôle d’une modalité fondamentale de la fonction symbolique qu’il appelle le principe d’opposition :

« Deux héros culturels, tantôt frères aîné et cadet, tantôt jumeaux, jouent un rôle important dans la mythologie ; la bipartition du groupe social se continue souvent par une bipartition des êtres et des choses de l’univers, et les moitiés sont associées à des oppositions caractéristiques : le Rouge et le Blanc, le Rouge et le Noir, le Clair et le Sombre, le Jour et la Nuit, l’Hiver et l’Été, le Nord et le Sud ou l’Est et l’Ouest, le Ciel et la Terre, la Terre Ferme et la Mer ou l’Eau, le Gauche et le Droit, l’Aval et l’Amont, le Supérieur et l’Inférieur, le Bon et le Mauvais, le Fort et le Faible, l’Aîné et le Cadet » [2].

Puis il revient à l’équilibre du positif et du négatif, car les conditions du contradictoire sont aussitôt rétablies :

« Enfin, les moitiés sont liées l’une à l’autre, non seulement par les échanges de femmes, mais par la fourniture de prestations et de contre-prestations réciproques de caractère économique, social et cérémoniel. Ces liens s’expriment fréquemment sous la forme de jeux rituels, qui traduisent bien la double attitude de rivalité et de solidarité qui constitue le trait le plus frappant des relations entre moitiés (…) Comme nous essayerons de le montrer, le système dualiste ne donne pas naissance à la réciprocité : il en constitue seulement la mise en forme » [3].

La mise en forme du Principe de réciprocité est la constante réactualisation d’équilibres entre forces contraires.

La quadripartition

Dans un cas particulier, isolé par Tristan Platt [4] dans les Andes boliviennes, l’organisation dualiste paraît dédoublée en quatre moitiés, deux pour la solidarité et deux pour l’hostilité. Les communautés des Andes contrôlent l’agriculture, de sorte que la même communauté possède des terres en altitude et des terres dans la vallée. Le contrôle écologique retentit sur la réciprocité : le berger de lamas d’en haut travaille pour le cultivateur de maïs d’en bas, et réciproquement. Les deux moitiés d’en haut et d’en bas, que Platt appelle puna et vallée, sont si dépendantes économiquement l’une de l’autre qu’il serait périlleux pour l’une et pour l’autre de rompre leur solidarité. Les deux moitiés ne peuvent remettre en question leur complémentarité qui ressemble à une complémentarité biologique. Le sens de haut et bas est fixé par les contraintes de la nature. Le haut est “écologiquement” haut et non pas seulement l’opposé imaginaire de l’autre moitié, et le bas est “écologiquement” bas. Cette sur-détermination empêche de modifier les contenus des moitiés : il est définitivement positif. Les alliances matrimoniales qui ont lieu entre puna et vallée deviennent des relations symétriques de pure solidarité.

Mais Platt observe qu’il existe alors deux autres moitiés (urinsaya et aransaya) qui se partagent la montagne non plus par un plan horizontal mais par un plan vertical, et ces deux moitiés sont destinées à s’opposer périodiquement et réciproquement en des affrontements qui peuvent aller jusqu’à mort d’hommes.

Figure 1
Figure 1

Entre ces deux moitiés urinsaya et aransaya il n’y a jamais de relations matrimoniales mais leur “équivalent antagoniste”. La description de Platt est très suggestive de cette équivalence :

« Dans certains cas, en l’absence des autorités publiques – spécialement durant les “ch’ajwas” (affrontements) – les combats peuvent atteindre un tel degré de férocité que les victimes sont dépecées à mains nues (on dédaigne le couteau) et mangées : j’ai entendu des Macha vanter leur réputation de “runamikhuj” (« mangeur d’hommes »). (…) On m’a rapporté que les membres d’Aransaya avaient un jour saisi la femme du “kuraka” d’Urinsaya, et l’avaient violée collectivement. Sans entrer ici dans une analyse détaillée des combats, il faut souligner la connotation sexuelle des deux moitiés, implicite dans les noms « moitié du haut » et « moitié du bas ». Le viol collectif rendait explicite cette relation ; de plus, manger et se battre sont tous deux identifiés à la copulation dans d’innombrables histoires, plaisanteries et devinettes » [5].

Connotation sexuelle, mais inversion de système. L’équivalence entre dévorer et s’accoupler, se battre et s’allier, est une équivalence à condition de passer d’un système de réciprocité négative à un système de réciprocité positive. De cette équivalence, on peut déduire l’hypothèse que les deux systèmes de moitié décrits par Platt représentent ce dont un système dualiste offre la synthèse par la superposition d’une relation d’amitié et d’une relation d’hostilité d’intensité égale [6]. Pour ces quatre moitiés, Platt emploie le terme de « quadripartition ». Comme les deux premières moitiés sont écologiquement haut et bas, et que les deux autres urinsaya et aransaya, pourtant latérales d’un point de vue topologique, se nomment de termes qui veulent dire supérieur et inférieur, Platt estime que :

« Le système quadripartite peut être considéré comme le résultat d’une double opération à partir de la seule opposition haut/bas » [7].

Mais, alors, on ne comprend pas pourquoi deux moitiés sont hostiles et deux autres alliées... Ne devraient-elles pas être toutes hostiles ou toutes alliées ?

Comme l’auteur emploie aussi le terme de “quadripartition” pour définir la réciprocité d’alliance entre les moitiés puna et vallée et qu’il l’emploie de nouveau pour les manifestations d’hostilité entre les moitiés urinsaya et aransaya parce que ces manifestations d’amitié ou d’hostilité sont dédoublées entre hommes et femmes, il faut admettre qu’il s’agit pour lui d’un principe logique a priori sans contenu et qui peut être appliqué à de nombreuses situations sans rapports entre elles. Les Macha, et de façon plus générale les Andins, penseraient en utilisant des formes géométriques, ils penseraient « par carrés »… [8].

John V. Murra et Nathan Wachtel [9] ont discuté cette façon de voir et proposent l’interprétation suivante :

« En fait, le sens profond du dualisme andin transparaît sans doute dans un de ses traits les plus originaux, à savoir sa structure en “jeux de miroir” : les éléments qui entrent dans une des catégories classificatoires sont susceptibles de dédoublements indéfinis. C’est ainsi que la moitié du Haut se décompose en une partie perçue comme le Haut du Haut, et une autre considérée comme le Bas du Haut (et ainsi de suite pour les autres catégories). Ces dédoublements se croisent, se chevauchent, engendrent des quadripartitions complexes, dessinant des configurations diverses suivant le point de vue adopté » [10].

La règle énoncée par Murra et Wachtel devrait trouver une vérification dans l’observation d’une progression arithmétique puisque chaque dualité est susceptible de se dédoubler seule et indépendamment de l’autre. D’autre part, le contenu d’une série dichotomique devrait être le plus souvent identique. À chaque dichotomie, on devrait trouver de nouvelles unités semblables aux précédentes. La vérification de cette construction structuraliste devrait être relativement aisée… et quoi qu’il en soit, le terme quatre ne devrait pas mériter ici une préséance sur le terme deux. Le terme de « quadripartition » devient redondant par rapport à celui de « bipartition ». Il n’a en effet pas d’autre signification que la réitération du principe d’opposition de Lévi-Strauss.

La terminologie de Platt témoigne néanmoins d’une intuition qui ne se laisse peut-être pas réduire au “dédoublement” de Murra et Wachtel. Les Andins penseraient-ils par carrés ?

Les observations de Platt soulignent une surdétermination écologique entre puna et vallée. Celle-ci conduit à quatre moitiés, alors que deux permettent normalement l’équilibre de réciprocité. On passe ainsi de la relativisation mutuelle du négatif et du positif, qui a normalement lieu dans les organisations dualistes, à une séparation du positif et du négatif mais aussi à leur exacerbation. Cette exacerbation serait-elle nécessaire pour que l’un ne puisse s’effacer dans la conscience avant que d’être confronté avec l’autre ? Ou, plus exactement, ne serait-ce pas l’excès de l’un qui permettrait sa confrontation avec l’excès de l’autre ? Les quatre moitiés sont en effet indissociables en dépit d’être complètement opposées deux à deux. Les organisations quadripartites apparaissent ainsi comme des organisations dualistes où les forces qui soutiennent l’équilibre contradictoire de l’amitié et de l’inimitié sont séparées. Ces forces sont écartelées mais aussitôt exagérées comme si elles pouvaient ainsi engendrer une résultante contradictoire dans la conscience des membres de la communauté en dépit de leur distinction.

La quadripartition visualiserait donc des termes ailleurs superposés, mêlés et relativisés. Dans cette hypothèse, la quadripartition ne peut être ramenée à la simple réitération d’une dichotomie formelle. La quadripartition, telle que nous l’interprétons, implique que la réciprocité apparaisse sous une modalité très particulière. Entre les moitiés surdéterminées puna/vallée, la relation est en effet exclusivement d’alliance. L’élément d’en haut et l’élément d’en bas sont solidaires et seulement solidaires. Une telle réciprocité ramène l’alliance matrimoniale à une complémentarité biologique. Elle réduit le système de parenté à une symétrie de solidarités : “l’échange” des sœurs ou des filles (la sœur de celui d’en haut va en bas, tandis que la sœur d’en bas va en haut). Les rites, que nous rappelle Platt, évoquent alors un dualisme, où prend place l’expression négative de la réciprocité, mais seulement sous forme de vestige ou de réminiscence. Dans le rite de la fondation d’un foyer, par exemple, deux hommes qui se déguisent en oiseaux vont sur le toit simuler un début de construction de nid qui se termine par une dispute, tandis que deux hommes en bas accumulent et confondent ensemble les biens des deux époux dans la maison en se déguisant en écureuils… Les Macha disent eux-mêmes, observe Platt, qu’une famille n’est pas le résultat de la complémentarité de deux opposés :

« On dit parfois que chaque famille est “tawantin” (“composée de quatre éléments”) » [11].

Ainsi, la réciprocité de parenté échapperait-elle dans sa définition originaire à la surdétermination de la réciprocité des dons !

Cependant, un terme macha définit aussi la réciprocité de pure solidarité : yanantin.

« Yanantin est formé de la racine “yana” (= aide ; cf. “yanapay” = aider) et de la terminaison -ntin. Solá (1967) décrit -ntin comme « inclusif, avec des implications de totalité, inclusion spatiale d’une chose dans une autre, identification de deux éléments comme membres de la même catégorie ». On peut donc traduire littéralement yanantin par “ceux qui s’entraident unis dans une seule catégorie” » [12].

On comprend que le terme yanantin soit par dérivation utilisé pour définir la paire et toute symétrie bilatérale. Les yeux, les oreilles, les mains, les jumeaux de même sexe, etc… sont yanantin. La quadripartition conduit ainsi à définir les moitiés positives et les moitiés négatives comme des paires “yanantin”, chacune obéissant à une réciprocité que nous qualifierons de univoque, c’est-à-dire d’une seule dimension, l’amitié ou l’hostilité. Dans la quadripartition étudiée par Platt, l’écartèlement des fonctions positives et négatives conduit donc à deux systèmes de réciprocité univoque. Mais chaque système est le contraire de l’autre.

Le terme dualiste est fréquemment utilisé pour dire une réciprocité de type yanantin. Or, l’organisation dualiste vraie met en face à face non seulement la solidarité mais aussi l’hostilité, et de façon telle que l’hostilité et l’amitié s’équilibrent pour maintenir entre les uns et les autres un certain espace contradictoire. Si l’on voulait garder le sens que lui prête Wachtel de simple réduplication, le terme dualiste serait insuffisant pour décrire de telles communautés. Il faudrait le compléter d’un concept qui signifierait que la dualité positive se croise avec une dualité semblable mais négative. Il faudrait inventer un principe de croisée  (lire la définition) dont la fonction serait de restaurer la relation d’hostilité là où il y a relation d’identité afin de créer du contradictoire. On comprendrait alors que dissociées, ces relations puissent se disposer selon l’image d’un carré, ou encore d’une croix, pour traduire l’adoption par chaque terme opposé d’une part de l’autre, ou le redoublement d’une opposition par cette opposition inversée.

Les formes de la réciprocité pourraient donc se définir par cette matrice :

Figure 2
Figure 2
Système quadripartite

Une telle matrice fait apparaître deux formules dualistes vraies (+ –) et deux formules de réciprocité univoque (+ +) et (– –) dont l’opposition forme le système quadripartite.

L’origine de la quadripartition

Comment passe-t-on de la notion de dualisme à celle de quadripartition, ou l’inverse ?

Dans sa thèse sur la réciprocité de parenté, Lévi-Strauss expliquait :

« Nous comprenons sous le nom d’échange restreint tout système qui divise le groupe, effectivement ou fonctionnellement, en un certain nombre de paires d’unités échangistes et telles que, dans une paire quelconque X–Y, la relation d’échange soit réciproque : c’est-à-dire qu’un homme X épousant une femme Y, un homme Y doit toujours pouvoir épouser une femme X. La forme la plus simple de l’échange restreint est donnée dans la division du groupe en moitiés exogamiques, patrilinéaires ou matrilinéaires. Si l’on suppose qu’à une dichotomie fondée sur l’un des deux modes de filiation, se superpose une dichotomie fondée sur l’autre, on aura un système à quatre sections au lieu de deux moitiés » [13].

Une analyse de Sahlins du système de réciprocité des Moalan (Est des îles Fidji), nous permet d’être plus explicite [14]. À l’île de Lau, « Toutes choses vont par deux ». L’organisation sociale est typiquement dualiste. Sahlins énumère une série d’oppositions contrastées et les commente ainsi :

« Mais il ne serait pas juste de considérer ces contrastes simplement comme une série d’oppositions conformes (…). Dans ses termes les plus généraux, la logique réciproque est que chaque “sorte” médiatise la nature de l’autre, qu’elle est nécessaire à la réalisation et à la régulation de l’autre, de sorte que chaque groupe contient nécessairement l’autre. La configuration qui en résulte n’est pas tant une simple opposition qu’un système à quatre parties opéré par la réplique d’une dichotomie maîtresse » [15].

Comme Platt, Sahlins fait certes du principe de quadripartition un principe initial, un code qui informe aussi bien les relations de parenté et d’alliance que les rites, la production, la valeur des biens, etc.

« Dans les Isles de Lau, en vérité, tout va par quatre. Quatre est le concept numérique d’une totalité. Il faut quatre groupes pour faire une île, quatre jours d’échange (de quatre sortes de biens) pour accomplir un mariage, quatre nuits de traitement pour réaliser une guérison (…). Immédiatement, la mention de systèmes à quatre parties évoquera à l’anthropologue un type classique de système matrimonial, et il aurait raison de soupçonner son existence à Moala » [16].

Cependant un tel code répond à un principe structural. Lorsque l’on dit en effet que chaque groupe contient nécessairement de l’autre, on dit aussi que l’autre n’est pas réductible à l’un. Ici, la réciprocité redouble l’identité de la différence. La relation duelle est donc double dès le départ. La relation quadripartite, selon Sahlins, provient de ce que la réciprocité met en présence non pas des amis ou des ennemis mais à la fois des amis et des ennemis, que le dualisme ne correspond pas seulement en une opposition et une bipartition de valeurs complémentaires mais au redoublement de cette bipartition de valeurs complémentaires par une bipartition de valeurs contraires des précédentes.

Lévi-Strauss, dans ce sens, avait montré que toute filiation unilinéaire masque une double dichotomie, et que la double filiation n’est pas seulement la réduplication d’une dichotomie initiale mais l’opposition d’une filiation à l’autre :

« Un régime à filiation matrilinéaire ne reconnaît aucun lien social de parenté entre un enfant et son père ; et dans le clan de sa femme – dont ses enfants font partie – il est lui-même un “visiteur”, un “homme-du-dehors” ou un “étranger”. La situation inverse prévaut dans un régime à filiation patrilinéaire » [17].

C’est dire que l’absence de la deuxième filiation signifie une négation du contenu de la première filiation. Comme celle-ci a pour contenu l’identité, cette absence signifie la différence. La bilinéarité vraie dit la même chose, car si la filiation matrilinéaire perpétue l’identité, la continuité, la non-patrilinéarité signifie l’hétérogène, l’exogène, la rupture voire l’hostilité, et réciproquement, la patrilinéarité signifiant également une identité, la non-matrilinéarité signifie l’exclusion. On pourrait comparer la bilinéarité à une quadripartition dont la moitié des termes sont silencieux. Lévi-Strauss souligne que d’une manière très générale la filiation matrilinéaire s’accompagne de la résidence patrilocale. Le mari est un étranger “un homme du dehors”, parfois un ennemi :

« (…) et pourtant la femme s’en va vivre chez lui, dans son village, pour procréer des enfants qui ne seront jamais les siens. La famille conjugale se trouve brisée et re-brisée sans cesse. Comment une telle situation peut-elle être conçue par l’esprit, comment a-t-elle pu être inventée et établie ? On ne le comprendra pas sans y voir le résultat du conflit permanent entre le groupe qui cède la femme et celui qui l’acquiert. Chacun remporte la victoire, tour à tour selon les lieux (…) La filiation matrilinéaire, c’est la main du père, ou du frère de la femme, qui s’étend jusqu’au village du beau-frère » [18].

La réciprocité de parenté est un combat, elle n’est pas seulement une solidarité. Elle est une solidarité qui se croise avec une hostilité. Il faut arracher à l’autre quelque chose autant qu’il faut donner à l’autre. La réciprocité n’est pas unidimensionnelle. Elle est soumise au Principe du contradictoire.

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Notes

[1] LÉVI-STRAUSS, C. Les structures élémentaires de la Parenté. Paris, PUF, 1949 ; nouv. éd. revue, La Haye-Paris, Mouton, 1967, p. 80.

[2] Ibid., p. 80.

[3] Ibid., pp. 80-81.

[4] PLATT, Tristan. “Espejos y maíz ; el concepto de Yanantin entre los Macha de Bolivia”. In Parentesco y matrimonio en los Andes, Pontifica Universidad Católica del Perú, Lima, 1980. Trad. franç. : “Symétries en miroir. Le concept de yanantin chez les Macha de Bolivie”. In : Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Collection Persée, 33e année, nº 5-6 septembre-octobre, Paris, Armand Colin, 1978, pp. 1081-1107.

[5] PLATT, T., op. cit., p. 1091.

[6] Lévi-Strauss, dans son livre La pensée sauvage, dit en effet à propos de la similitude des rapports alimentaire et sexuel : « Ici encore on atteint le niveau logique par appauvrissement sémantique : le “plus grand” commun dénominateur de l’union des sexes et de celle du mangeur et du mangé, est que l’une et l’autre opèrent une conjonction par complémentarité. » LÉVI-STRAUSS, C. La pensée sauvage. Paris, Plon, 1962, p. 140.

[7] PLATT, T., op. cit., p. 1087.

[8] PLATT, T., op. cit., p. 1104.

[9] MURRA, John V. & Nathan WACHTEL, “Présentation”. In Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Collection Persée, 33e année, nº 5-6 septembre-octobre, Paris, Armand Colin, 1978, pp. 889-894.

[10] MURRA, J. V. & N. WACHTEL, op. cit., p. 893.

[11] PLATT, T., op. cit., p. 1089.

[12] PLATT, T., op. cit., p. 1096.

[13] LÉVI-STRAUSS, C. Les structures élémentaires de la parenté, op. cit., p. 170.

[14] SAHLINS, Marshall. Au cœur des sociétés, raison utilitaire et raison culturelle (1976), éditions Gallimard, 1980, pp. 40-44.

[15] Ibid., p. 40.

[16] Ibid., pp. 44-45. Comment ne pas se souvenir de Marcel Granet décrivant le mariage en Chine : « Entre eux, la proximité est aussi grande qu’elle peut être sans arriver à l’identité substantielle. Cette proximité particulière à ceux qui sont appelés à former non pas un groupe mais un couple, repose non pas sur des qualités communes, mais sur des qualités complémentaires. Elle est fondée sur des sentiment mixtes où entrent, à parts égales, un esprit de solidarité, un esprit de rivalité. Un mot qui signifie conjoint, signifie aussi rival et même ennemi. La femme introduite dans la famille agnatique des temps féodaux est une associée qui, vite transformée en ennemie, entre fréquemment en lutte avec son époux pour défendre les intérêts de sa propre parenté. Le groupe de conjoints annexés à une famille indivise, en même temps qu’il forme un lot d’otages, est un parti de délégués représentant un groupement rival ». GRANET, Marcel. La civilisation chinoise. (1929), Paris, Albin Michel, 1988, p. 182.

Rivaux et solidaires…

[17] LÉVI-STRAUSS, C. Les structures élémentaires de la parenté, op. cit., p. 120.

[18] Ibid., p. 136.


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