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juillet 2016

La réciprocité symétrique et le respect

Dominique Temple

Publié par Paul Jorion sur son Blog (16 février 2016)

La liberté naît de toutes les structures de réciprocité puisque celles-ci créent une conscience commune réfléchie sur elle-même à partir de la conscience de l’un et de celle de l’autre ; mais pour être libre de façon complète, la conscience commune requiert une réciprocité où la contribution de chacun soit égale à celle de l’autre, sinon le sentiment qui en est issu se représente selon l’imaginaire particulier qui caractérise cette inégalité, et qui diffère de l’un à l’autre.

Par exemple, dans la réciprocité positive (réciprocité de bienveillance), la liberté est capturée pour l’un dans le prestige (“plus je donne, plus je suis grand”) ; pour l’autre, dans le sentiment d’être en dette. La “grandeur” devient la mesure d’une liberté unilatérale puisque celle-ci interagit sur autrui selon un rapport de force. Le rapport de prestige entre le plus et le moins “grand” se transforme en pouvoir de l’un sur l’autre. L’égalité est donc requise pour que la liberté de l’un ne puisse se convertir en pouvoir sur la liberté de l’autre. La liberté est première, mais l’égalité est nécessaire pour que la liberté soit une liberté commune.

L’égalité est requise à plus forte raison entre réciprocité positive et réciprocité négative pour libérer la liberté de l’emprise des imaginaires du prestige et de l’honneur. Relativisant ces deux structures (la réciprocité positive et la réciprocité négative), la réciprocité que nous appelons symétrique crée une distance sociale neutre. Cette distance sociale est la matrice du respect, c’est-à-dire du sentiment que la liberté commence où commence celle d’autrui.

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