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avril 2008

Essai sur le code, le label et la clef de la Réciprocité. I - La Vie Bonne

Dominique TEMPLE

La Vie Bonne

C’est une question de savoir quels sont les critères de la Vie en général, de l’existence décente ou agréable, c’en est une autre de savoir quels sont les critères de ce que le Philosophe appelle la Vie Bonne. Bien vivre n’est pas la même chose que vivre Bien. Nous proposons donc ici une analyse des facteurs qui permettent de produire les valeurs humaines, les valeurs spirituelles.

Les valeurs humaines qui définissent la référence commune du vivre ensemble, la Vie Bonne entre les hommes, sont les valeurs éthiques produites par les structures de réciprocité.

Le Droit à la réciprocité est donc un droit social fondamental immédiatement connexe du Droit à la vie.

Néanmoins, étant de nature affective, le sentiment du bien ou du bonheur est éprouvé par chacun comme une singularité personnelle et absolue et incommunicable, circonscrite par une frontière inviolable. De même que nous ne pouvons partager la peine ou le plaisir avec qui ne participe pas de l’expérience qui produit cette peine ou ce plaisir, il est impossible de transmettre le sens de la responsabilité, ou celui de justice, à qui ne participe pas de la réciprocité. C’est en vain, à notre avis, que les libéraux avec John Rawls tentent de fonder le sentiment de la justice à partir d’une relation procédurale entre individus qui défendent en premier lieu leur intérêt. Rawls présume que le sentiment de justice est inné et prétend éliminer les obstacles à sa reconnaissance comme identique pour tous grâce à un artifice : il suggère d’imaginer ce qu’il appelle un voile d’ignorance qu’il projette sur les conditions particulières de chacun de sorte à ne laisser apparaître que ce qui serait objectif et commun à tous. Or, il n’est pas nécessaire de recourir à un tel artifice : au sein d’une relation de réciprocité généralisée le sentiment humain devient le sentiment de justice. Mais qui ne participe pas de cette relation est privé de l’accès à ce sentiment. Ceux qui ne participent d’aucune relation de réciprocité adéquate n’ont pas conscience d’être irresponsables ou injustes. Le sort des générations futures, par exemple, ne les émeut pas.

De même, qu’il n’y a pas de confusion possible entre l’injustice et la justice, la responsabilité et l’irresponsabilité, il n’y a pas de confusion possible entre qui pratique la réciprocité et qui ne la pratique pas.

Chaque fois que nous participons de la relation de réciprocité qui l’engendre, le sentiment de responsabilité, de justice ou d’amitié qu’elle produit, devient notre être, notre sujet, de la même façon que la sensation de souffrance ou de plaisir que nous éprouvons lorsque nous sommes affectés par l’expérience qui la provoque. Les critères d’évaluation de la Vie Bonne ne portent donc pas sur sa quantification mais sur les structures qui la produisent, c’est-à-dire sur les relations de réciprocité. On peut en effet créer et modifier les matrices sociales qui produisent les sentiments qui font que les hommes sont humains dans toutes les sociétés du monde.

1) Le Code de la réciprocité

Sans le principe de réciprocité< il n’y aurait pas de société humaine. Il est partout institué comme le seuil entre la nature et la culture grâce à deux structures fondamentales : l’Alliance (l’alliance matrimoniale) et la Filiation (la filiation de parenté). Cependant, les structures élémentaires de réciprocité  (lire la définition) ne se limitent pas à l’alliance et à la filiation, et certaines d’entre elles ne sont pas compatibles dans le même lieu. Et puisque les valeurs produites par ces structures ne sont pas les mêmes selon que les communautés donnent la préférence à l’une ou à l’autre, se posent des questions de préséance, parfois même des antinomies éthiques, qui peuvent se résoudre par l’éviction d’une d’entre elles au profit d’une autre. Par exemple, en supprimant la réciprocité ternaire bilatérale, c’est-à-dire la liberté du marché de réciprocité, le stalinisme fit disparaître le sentiment de responsabilité chez les citoyens soviétiques, comme le reconnut par Mikhaïl Gorbatchev dans les années 80 (« les valeurs humaines ont déshabité le socialisme », disait-il). Ce n’étaient certes pas toutes les valeurs humaines qui avaient disparu mais celle qui est spécifiquement produite par la réciprocité ternaire bilatérale : le sentiment de responsabilité  (lire la définition) .

Le Code de la réciprocité signifie que les systèmes politiques doivent respecter les structures fondamentales de la réciprocité sous peine de supprimer une ou plusieurs valeurs humaines fondamentales.

Ainsi, le Code de la réciprocité exige la reconnaissance d’une territorialité propre à chacune de ces structures de base qui sont, pour la réciprocité positive :

1) La réciprocité binaire :

– la réciprocité binaire simple vis-à-vis de chacun (le face à face, donc, qui produit l’amitié),

– la réciprocité binaire collective qui produit la confiance,

* la réciprocité de chacun vis-à-vis de tous

* la réciprocité de tous collectivement vis-à-vis de chacun,

* la réciprocité de tous vis-à-vis de tous, en termes plus concrets : le face à face, l’invitation, le partage et la communion.

2) La réciprocité ternaire :

– la réciprocité ternaire unilatérale qui produit la responsabilité

– la réciprocité ternaire bilatérale qui produit la justice,

– la réciprocité ternaire centralisée (la redistribution) qui produit des sentiments différents pour celui qui est au centre de la redistribution, siège de la responsabilité et de la justice, et pour les autres, la solidarité.

STRUCTURES EXEMPLES VALEURS HUMAINES
Réciprocité binaire simple Alliance amitié
collective - Partage, - Invitation (un pour tous), - “minga” (tous pour un), - Communion confiance
Réciprocité ternaire unilatérale Filiation responsabilité
bilatérale Marché justice
centralisée Redistribution solidarité

2) La territorialité des structures de base

La première obligation du Code de la réciprocité est donc d’établir la territorialité de chacune des structures de base ou de leurs différentes modalités afin d’éviter les compétitions ou les affrontements entre les valeurs fondamentales qu’elles produisent. Certains de ces affrontements sont légendaires. Par exemple, la réciprocité ternaire centralisée, effective dans les empires amérindiens, africains ou asiatiques, et qui subsiste dans les régimes monarchiques et les traditions religieuses de type monothéiste, est rivale de la réciprocité ternaire généralisée effective dans les marchés de réciprocité ; en d’autres termes, la redistribution est antagoniste du marché . Dans ce cas, on est obligé de définir des territorialités distinctes pour la redistribution et pour le marché. Par exemple, on estimera que l’énergie tirée du sous-sol (les ressources minières et les hydrocarbures) est du domaine de la redistribution, tandis que l’énergie tirée du sol (agriculture et élevage) est du domaine de la réciprocité de marché.

3) La superposition des structures de réciprocité

En apparence, le Code semble aller de soi. En réalité, il ne va pas de soi. Les structures de réciprocité mettent en jeu des ressources parfois identiques, par exemple la terre. Ces ressources deviennent des propriétés à différents titres superposés. Ainsi, n’est-il pas possible sous prétexte que la propriété de la terre est ordonnée à la réciprocité de face à face ou ternaire simple, et donc individuelle (sayana), d’oublier qu’elle est aussi inclue dans une réciprocité de redistribution plus générale, au niveau de l’ayllu par exemple (réciprocité binaire collective) ou encore de la marka ou la nation (réciprocité ternaire centralisée). Le propriétaire d’une sayana dans un ayllu en dispose librement mais sous réserve de respecter l’organisation interne de l’ayllu qui redistribue les sayanas aux familles ou lignages habitant son territoire, et qui même définit l’usage des sayanas selon des règles de complémentarité économique et écologique. Il faudra estimer, dans les critères d’évaluation de la Vie Bonne, la complémentarité des structures de base en fonction de ce principe de superposition des structures de réciprocité  [1].

Une difficulté apparaît ici : certaines Traditions soutiennent qu’une structure de réciprocité qui implique un plus grand nombre de partenaires doit l’emporter sur une structure de réciprocité qui implique moins de partenaires. Par exemple, on a estimé en France que l’entraide entre particuliers (l’aide mutuelle) devait être interdite car elle concurrencerait le travail salarié soumis à des prélèvements obligatoires reversés à des structures de redistribution ou de partage comme les retraites ou la sécurité sociale. De même que le législateur stalinien détruisait la responsabilité en remplaçant le marché de réciprocité par la collectivisation, le législateur libéral détruisait le sentiment d’amitié en remplaçant une structure binaire simple (l’aide mutuelle) par une structure de réciprocité binaire collective, le partage (les retraites et la sécurité sociale). L’aide mutuelle a été alors stigmatisée comme une échappatoire vis-à-vis des prélèvements obligatoires, et elle a été confondue avec ce que l’on appelle le “travail au noir” [2]. En réalité, le législateur a interprété la réciprocité binaire simple comme un échange élémentaire, un troc, car il ignorait que les relations de réciprocité sont à l’origine de valeurs éthiques (et dans le cas de la réciprocité binaire simple : de l’amitié). À leur tour, les prestations sociales ont été interprétées comme un échange et redistribuées proportionnellement aux montants des cotisations. Dans cette vision libérale, les citoyens sont indifférents les uns aux autres sinon concurrents entre eux ; une conception qui s’impose finalement comme la condition de leur survie, chacun ne faisant plus appel aux valeurs éthiques que dans son seul intérêt.

La réciprocité ne peut être interprétée comme un échange  (lire la définition) . Il est nécessaire de reconnaître les structures de réciprocité comme les matrices des valeurs éthiques et, par ailleurs, que chacune de ces structures ne produit pas la même valeur que les autres. Il n’y a pas lieu de prétendre que l’une de ces valeurs éthiques est supérieure ou inférieure aux autres sans raison.

4) Le renversement de la réciprocité : le communautarisme

Un autre argument est parfois utilisé pour imposer une structure collective aux structures simples : on dit que si la réciprocité n’est pas d’emblée généralisée, elle peut être limitée par une identité et asservie à l’intérêt de cette identité. L’imposition d’une limite collective à la réciprocité donne naissance au racisme : familialisme, tribalisme, communautarisme, nationalisme, fascisme.

Le fascisme par exemple ramène la solidarité à la défense des intérêts d’une population unie par des intérêts communs et exclusifs de ceux d’autrui. En réalité, le principe de réciprocité s’adresse toujours à autrui et en toutes circonstances. Le principe de réciprocité, généralement énoncé sous la forme de la prohibition de l’inceste, est un principe universel qui interdit qu’aucune identité puisse l’emporter sur l’altérité à quelque niveau que ce soit de l’organisation sociale, économique et politique. C’est pourquoi on donne le nom de fraternité à la réciprocité binaire simple lorsqu’elle s’adresse à autrui de façon universelle, sans dépendre d’aucun critère identitaire de race ou d’origine.

5) Le Code de la réciprocité négative

La violence engagée dans la réciprocité négative  (lire la définition) (dite aussi de vengeance) suscite la réprobation et elle est même parfois désignée comme le Mal. Cependant, c’est grâce à la réciprocité négative que la violence a été maîtrisée par les hommes. La réciprocité, en effet, n’autorise la violence que de la part de celui qui a été offensé par un agresseur. C’est pourquoi le commandement éthique issu de la réciprocité négative affirme que le premier meurtre est interdit : “tu ne tueras point”. Cet interdit est l’équivalent de la prohibition de l’inceste pour la réciprocité positive. Mais si meurtre il y a, la vengeance apparaît nécessaire, et c’est la loi du talion. Au moins dans les sociétés primitives, la reconnaissance que l’on doit à l’autre peut obliger à la réciprocité de violence. Et la réciprocité de vengeance engendre aussitôt le sentiment de l’honneur.

Le recours le plus simple pour dépasser le talion est de reconnaître l’équivalence de la réciprocité de vengeance et de la réciprocité des dons. Dans les deux cas en effet la réciprocité produit un sentiment d’humanité, mais dans l’un représenté dans l’imaginaire de l’honneur, et dans l’autre représenté dans l’imaginaire du prestige : puisque le principe de la réciprocité crée le sentiment d’humanité de référence pour les uns comme pour les autres, il est équivalent de pratiquer la réciprocité positive ou négative. Aussi, peut-on substituer une forme de réciprocité à l’autre, et un imaginaire à l’autre, sans modifier le sentiment d’appartenance à l’humanité que traduisent ces deux imaginaires. On substitue dès lors le prestige à l’honneur.

Cependant, la disparition de la violence engage la réciprocité sur une voie uniquement positive, polarisée dans l’imaginaire du prestige. Or, il n’est pas aisé de distinguer le sentiment produit par la réciprocité en tant que valeur spirituelle pure de la jouissance de son imaginaire. Sans entrer ici dans des considérations théoriques plus complexes disons que les formes de réciprocité positive et négative s’excluent logiquement l’une l’autre, puisque contraires, mais coexistent dans bien des circonstances. Chacun a même l’expérience que les fêtes qui se prolongent tournent à la confusion et parfois basculent dans la violence.

Il y a une autre voie de dépassement du talion : le passage d’un niveau de réciprocité qui se situe dans le réel à un autre niveau de réciprocité : celui du langage, grâce à la mise en scène ludique de l’effort et de la compétition de sorte que la rivalité devienne un jeu. La violence ici n’est pas niée purement et simplement, comme précédemment, elle n’est pas effacée par une structure de réciprocité concurrente, elle est reportée au niveau des représentations. Dès lors, au lieu de refouler les dynamismes de la vie qui font intervenir la violence dans l’inconscient d’où ils peuvent à chaque instant resurgir sous des formes imprévues et dramatiques, on peut les réinvestir dans une pratique ou la violence est vécue sous le mode de sa représentation : le sport… Les Grecs ont imaginé les jeux olympiques pour imposer une trêve dans les combats réels et instaurer une période de paix mais sans supprimer la création de valeurs éthiques comme par exemple le courage ou la tempérance. L’imaginaire de la réciprocité négative n’est pas à répudier sans réflexion.

L’accès au sport doit donc être compté comme un critère du Code de réciprocité, et l’on devrait définir des indicateurs de la réciprocité négative (terrains, salles et équipements sportifs, organisations de compétitions, etc.) parallèlement à ceux de la réciprocité positive (moyens de circulation, places de marché, lieux de rencontre, équipements festifs…)

Dans les Andes, une étude précise du t’inku montrerait sans doute à quel point les communautés ont une maîtrise empirique de la violence et comment elles ont institué des rituels qui méritent considération parce qu’ils maintiennent le juste milieu entre les contraires, y compris un équilibre entre les formes opposées de réciprocité positive et négative. Cet équilibre est atteint lorsque les compétitions sportives sont accompagnées de fêtes. Ces moments sont appelés des célébrations. La célébration culmine, chez les Aymaras, avec l’Entrada del gran Poder.

6) Les niveaux de réciprocité

Nous avons introduit la notion de niveau de réciprocité  (lire la définition)  : à celui du réel s’ajoute celui du langage, où l’on distinguera ensuite celui de l’imaginaire et celui du symbolique.

Au niveau du langage, il n’y a que deux principes organisateurs, et deux seulement, ce qui simplifie les choses par rapport au niveau précédent où nous avions rencontré cinq structures de base. Les représentations des sentiments sont en effet actualisées par la Parole grâce à deux logiques : la logique de l’union  (lire la définition) qui soutient la Parole religieuse, et la logique de l’opposition  (lire la définition) qui soutient la Parole politique.

Le Code de la réciprocité doit permettre l’accès de tous à la parole religieuse (de son choix) et à la parole politique (de son choix) : le choix appartient à chacun, mais les conditions d’accès au choix relèvent du Code de la réciprocité. Tout un chacun doit pouvoir accéder à l’information et à l’enseignement de façon libre et gratuite, ainsi qu’aux moyens de communication. Pour le temps qui vient, la priorité des priorités est l’accès à l’Internet.

Parmi les grandes révolutions techniques qui ont permis des avancées rapides de la civilisation, on compte l’imprimerie qui permit à tout le monde de se servir de l’écriture précédemment réservée à des castes pour dominer le monde. En France, par exemple, jusqu’à Louis XIV, tout homme qui publiait un pamphlet sans l’autorisation de l’Église catholique ou de sa Majesté était puni de mort. Mais lorsque l’imprimerie permit de publier ou diffuser des écrits de façon quasi anonyme, aucun supplice ni aucune condamnation ne parvint à endiguer la puissance de la liberté. La découverte de l’Internet est bien supérieure à celle de l’imprimerie : l’Internet n’est pas seulement un moyen de communication de chacun vis-à-vis de tous et de tous vis-à-vis de chacun, il est une mémoire universelle et un mode de sélection automatique. Il s’agit d’un système de réciprocité généralisé qui associe plusieurs structures de base entre elles : le face à face individuel, le face à face collectif, la structure ternaire généralisée sous la forme positive et sous sa forme négative (la corbeille) et, en se situant non seulement au deuxième niveau de la réciprocité (l’imaginaire) mais également au troisième niveau de la réciprocité, le symbolique pur, que l’on obtient par la confrontation automatique des imaginaires (moteurs de recherche, encyclopédies, évaluations…) au bénéfice de la vérité.

L’information, matière première pour l’élaboration de la pensée, échappe enfin au pouvoir de domination qui jusqu’à ce jour l’enchaînait. Si l’on s’en tient à la remarque de Marx qui observait que le développement des forces productives remet en cause les rapports de production et provoque des révolutions, nous assistons en ce moment à une révolution. Parmi les critères d’évaluation des structures de réciprocité qui engendrent la Vie Bonne, il faut accorder beaucoup d’importance au développement de l’Internet. D’ailleurs, le futur immédiat appartient déjà à la génération Internet.

*

Lire la suite : II - La Rose des peuples

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Notes

[1] La propriété communautaire comme la propriété individuelle ou ethnique fait partie de la propriété universelle, c’est-à-dire qu’elle est relative à autrui. Dans la communauté, la propriété individuelle est respectueuse de la propriété familiale, celle-ci de la propriété villageoise, celle-ci de la propriété de la nation, de sorte que lorsque la propriété s’aliène à un certain niveau, elle ne s’aliène pas nécessairement à un autre niveau, c’est-à-dire à n’importe qui. Par exemple, une sayana peut se vendre entres les membres d’un ayllu mais ne peut se vendre à un français parce que le français ne fait pas partie de l’ayllu ; c’est alors la propriété qui se situe au niveau de l’ayllu qui entre en jeu et non plus la propriété au niveau des membres de l’ayllu. Ce n’est que si l’on privatise la propriété et que l’on supprime donc les diverses appartenances qui attestent de son statut universel qu’un seul peut s’en emparer et que peut passer outre les droits de tous et ne considérer que son intérêt.

[2] Emploi d’ouvriers non déclarés à l’administration afin de ne pas payer les cotisations sociales.


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