Ce texte se réfère principalement
aux notions suivantes

Glossaire


Haut de page

Répondre à cet article

février 2009

1. Commémoration du Vème Centenaire de la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb

Dominique TEMPLE

La rencontre des deux mondes aujourd’hui

La Fédération des Communautés Shipibo du Bas-Ucayali (FECONBU) a organisé la venue en France d’artistes céramistes des communautés Shipibo d’Amazonie péruvienne à l’occasion du Vème Centenaire de la Découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Ces artistes ont rencontré les céramistes européens durant les mois de septembre-octobre 1992 en Languedoc et en Provence.

À leur tour, des communautés Aymara des Andes ont préparé la venue en France d’artistes tisserandes. La venue de ces femmes artistes d’Amazonie et des Andes a été précédée d’une exposition de céramiques Shipibo du 6 juin 1992 au 4 octobre 1992 à Crest (Drôme). Elle a été accompagnée d’un festival cinématographique, de créations théâtrales, de conférences et de débats sur le thème de la rencontre des deux mondes.

Jarres

Les organisateurs en France sont le Groupe Amérique Indienne de Crest, l’Association pour la Promotion Culturelle Économique Touristique et Artistique de la Tour de Crest et l’Association pour la Promotion de l’Art des Sociétés Indiennes d’Amazonie ; organisations solidaires, désireuses de donner plus d’ampleur aux relations de respect, de justice, d’amitié nouées avec l’Indianité depuis quelques années.

Les Shipibo ont présenté en 1981 différentes collections de céramiques à Bruxelles, Saragosse, Montpellier, Lyon et Lausanne. Leur art depuis sa révélation a passionné chercheurs et artistes d’Europe et d’Amérique.

Promouvoir cet art, contribuer à sa sauvegarde en permettant aux artistes amazoniennes de survivre et à leurs communautés de ménager autour d’elles les conditions de solidarité qui forment le tissu communautaire Shipibo, voilà les objectifs de ces diverses manifestations.

Ainsi sera inversé l’état d’esprit qui a présidé à la majeure partie des relations entre les deux mondes depuis la première rencontre d’octobre 1492. Nous recevrons au lieu d’envahir, nous écouterons au lieu d’enseigner, nous accepterons au lieu d’imposer… Ce sont des femmes que nous recevrons… Et ce sera l’art et la culture d’autrui qui seront pris d’abord en considération… Nous placerons ce rapport à l’autre sous le signe de la réciprocité.

Quant à l’art Shipibo, qui sera une nouvelle fois révélé, nous ne doutons pas qu’il sera d’une très grande qualité, peut être même quelque chose de jamais vu, car l’émotion est très grande dans l’Ucayali depuis l’annonce d’un tel voyage. L’exposition préparée par les Shipibo à cette occasion se trouve actuellement rassemblée au pied des Andes et doit encore surmonter les aléas des transports andins et transatlantiques.

Un modèle de contrat pour le Tiers Monde

Le contrat Shipibo est un « contrat à deux prix »  (lire la définition) qui apparaît aujourd’hui comme un modèle pour des rapports économiques et sociaux nouveaux avec les communautés du Tiers Monde organisées par la réciprocité. Sa réussite chez les Shipibo est la meilleure réponse que les Amérindiens aient apportée à l’échec partout consommé de « l’Aide au Tiers Monde ».

Nous souhaitons que le « contrat à deux prix » soit reconnu par le Droit International comme la forme loyale de l’échange avec ces communautés, et qu’il soit généralisé par les institutions d’Aide au Tiers Monde à toutes les communautés organisées par la réciprocité, en Afrique, Australie, Asie et Amérique.

À l’initiative de l’Ambassade du Pérou auprès de l’UNESCO, ce projet a reçu le label de l’UNESCO : “Décennie du Développement Culturel”.

Les Européens vont accueillir, cinq siècles après leur première rencontre avec les Amérindiens, les représentantes des communautés d’un grand peuple amazonien, les femmes Shipibo, céramistes, puis des femmes d’un grand peuple andin, Aymara, qui leur offriront un témoignage immédiat de leur culture et de leur art pour créer des liens nouveaux d’amitié.

*

Haut de page

Répondre à cet article



Répondre à cet article