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janvier 2009

2. L’origine du Marché selon Jean-Pierre Guingané

Dominique TEMPLE

La légende de Ouagadougou

Dans une conférence qui fit sensation en Afrique, Jean-Pierre Guingané [1] en se référant à la Tradition des Mossi, donne aux « marchés » une tout autre origine que celle postulée par Adam Smith :

« Dans le Mogo, c’est-à-dire dans le pays des Mossi, on ne sait pas exactement quand le premier marché a été institué. Certains le font remonter au règne de Naaba Zombré qui a régné de 1681 à 1744 dont la mère aurait été l’initiatrice du premier marché. Il semblerait que les gens venaient voir son fils parce qu’il donnait des audiences, et elle a eu pitié de tous ces gens qui étaient assis, qui pendant des jours parfois n’avaient pas à manger. Elle a demandé l’autorisation à son fils de faire des galettes pour que les gens qui étaient là puissent manger. Et d’autres ont certainement eu l’idée de faire du “dolo”, etc. Et finalement, voilà le premier marché qui a été créé. Et la ville de Zignare aujourd’hui semble avoir été le lieu où le premier marché du pays Moaga s’est installé. À tel point que c’est ça qui a donné son nom à la ville Zignare. “Zignare” veut dire “du jamais vu”. Et donc, quand les autres Mossi venaient voir qu’on “vendait”, qu’on “échangeait” des galettes contre autre chose, ils disaient “on a jamais vu ça”. À force de dire “on n’a jamais vu”, ils ont fini par donner le nom au coin, de “jamais vu”. Donc, “Zignare”, ça veut dire “jamais vu”. Et c’est le marché que la mère du roi aurait créé qui lui aurait donné son nom » [2].

Ici, le principe du marché est d’assurer le don des vivres. Et l’origine est manifestement la redistribution, une redistribution gratuite sans compensation, un don : « le don de la mère du roi » aux gens qui venaient aux audiences du fils parce qu’ils attendaient et avaient faim. La nourriture est donnée à celui qui en a besoin. Mais ce don engage le donataire à la réciprocité : Et d’autres ont certainement eu l’idée de faire du dolo... etc. Le marché est le lieu où tout le monde nourrit tout le monde. Il est la réciprocité des dons généralisée.

C’est l’obligation morale qui préside à la généralisation du don, et cette obligation est la résultante de la réciprocité, la compréhension des uns et des autres sur le sens même du don. La norme sociale du besoin de nourriture permet alors de définir un équivalent général entre les diverses productions.

Sur tous les marchés du monde on achète et on vend, et même on échange, mais en respectant un juste prix et non selon la loi de “l’offre et de la demande” du marché de libre-échange. Le juste prix ne dépend pas ici du plus fort mais au contraire du plus faible. « Du jamais vu ! » dit alors la Tradition. Oui ! La nature ne connaît ni le don ni la réciprocité. La nature (la nature physique et biologique) produit abondamment et d’autant plus abondamment que le risque est grand que tout ne soit perdu, mais elle ne donne à personne et de même, ne connaît pas la demande. Et c’est pourquoi la réciprocité, c’est du “jamais vu”, du “jamais vu” depuis le commencement du monde ! Elle ne connaît que le pouvoir de dominer et la compétition pour le pouvoir. 
Seule, l’humanité a rompu ces relations élémentaires. Comme l’observait Peirce au début du siècle dernier :

« A donne B à C. Ceci ne consiste pas en ce que A jette B et que B frappe accidentellement C, comme le noyau de datte qui frappa le Djinn dans l’œil. Si ce n’était que cela, ce ne serait pas une relation triadique authentique, mais seulement une relation dyadique suivie d’une autre relation dyadique. Le mouvement de la chose donnée n’est pas nécessaire. Donner est un transfert du droit de propriété. Or le droit est une affaire de loi, et la loi est une affaire de pensée et de signification. »

Certes, nous n’employons plus les termes de dyadique ou triadique dans ce sens, mais l’idée est claire. La Loi est une instance tierce entre des force opposées. Et la signification se réfère à la Loi. Don et Demande exigent une chose que ne connaît pas la nature : la compréhension mutuelle, et celle-ci naît dans la réciprocité comme Loi. Et c’est pourquoi la réciprocité, c’est du “jamais vu”, du “jamais vu” depuis le commencement du monde ! Ici le jamais vu est sans doute la généralisation de la réciprocité auparavant confinée à l’intérieur des relations de parenté. Mais c’est peut-être aussi une réciprocité symétrique  (lire la définition) , c’est-à-dire où chacun évite de donner plus que l’autre ne peut donner pour que l’équilibre soit parfait, perfection nécessaire pour que le sentiment d’humanité engendré soit le plus pur possible, celui d’une conscience parfaitement libre et dont l’efficience soit un verbe créateur.

C’est bien l’équilibre qui est requis soit immédiatement (un cabri contre un cabri), soit médiatisé par un équivalent symbolique ou un gage, l’équivalent de réciprocité, la monnaie de réciprocité  (lire la définition) , une monnaie qui médiatise une relation entre sujets qui permettra que l’on puisse séparer la prestation réciproque en deux prestations séparées : vendre et acheter, comme dit J.-P. Guingané ; une réciprocité qui fonde alors une communauté élargie par-dessus les familles, les clans et lignages, et que l’on peut appeler la société de marché, entendons-nous bien, de marché de Réciprocité  (lire la définition)  !

Dans le second récit des origines auquel se réfère Guingané, il est question des génies, des esprits divins :

« D’autres pensent que le marché a existé à Ouagadougou bien avant l’arrivée et la structuration du pouvoir Moaga. Naaba Ndoubri, par exemple, qui a régné de 1495 à 1518, gamin, serait venu à des marchés situés dans la zone du Mogo, organisés par les habitants de Dafazgo. Pour ceux qui sont venus à Ouaga, Dafazgo, c’est là où l’espace culturel Gambidi (le théâtre de J.-P. Guingané) se trouve, et Dafazgo signifie littéralement percepteur du marché. Et quand on demande aux vieux de ce quartier comment ils sont arrivés là, ils disent que eux étaient des génies qui descendaient de temps en temps le long de fils pour regarder les hommes. Et un jour, alors qu’ils étaient en train de regarder, il y a un malin type qui a coupé le fil. Ils n’ont pas pu remonter dans leur ciel des génies. Ils sont donc allés voir le chef du coin, ils ont dit “bon ! nous sommes vos hôtes forcés puisqu’on ne peut plus remonter”. Cependant, ils avaient une qualité, ils mangeaient beaucoup. Au bout de 2 ou 3 jours, le chef s’est fatigué de nourrir ces gens qui n’arrêtaient pas de manger et il a fini par leur dire “allez au marché et vous enlevez tout ce que vous voulez”. C’est comme ça que ce village qui est devenu donc un quartier s’appelle Dafazgo. Et traditionnellement, si les chefs, si tous les anciens de Dafazgo se mettent à piller les marchés, je crois que ça va créer problème, mais le vieux chef qui vient de temps en temps me voir, s’il va sur une place, qu’il se fait reconnaître comme chef de Dafazgo, il peut prendre tout ce qu’il veut, personne ne peut lui demander quoi que ce soit. Il a encore ce pouvoir aujourd’hui. Seulement, comme on n’est pas obligé de le reconnaître, je crois qu’il doit avoir peur qu’on le frappe avant qu’on sache, qu’on reconnaisse son identité. Mais il a ce pouvoir jusqu’à aujourd’hui. Et il m’a expliqué qu’il a installé à Ouaga 150 marchés depuis qu’il est au pouvoir » [3].

Les esprits, les génies, viennent dire péremptoirement aux hommes : « Nous sommes vos hôtes » ! Le commencement, c’est l’hospitalité et le don même s’ils sont précédés de la demande, car la demande ici est la demande de l’hospitalité, la demande du don : Nous sommes vos hôtes, nous avons besoin de vous, nous vous contraignons à interpréter notre demande comme votre don. Les fondateurs du marché, du marché de réciprocité, rappellent qu’à l’origine le marché est l’hospitalité, ou que l’hospitalité ayant précédé le marché, le marché doit être l’organisation de l’hospitalité ou encore de la réciprocité.

C’est bien le sens que le mot hospitalité avait jadis dans la tradition occidentale elle-même. En cela les peuples indo-européens ne se distinguent pas des autres peuples de la terre, bien au contraire. Dans le monde Indo-européen, l’hospitalité signifiait, selon E. Benveniste, la réciprocité, et les choses allaient plus loin encore car l’Indo-européen connaissait un autre nom de l’hôte aujourd’hui conservé par l’Iranien. 
- « Aryaman est le dieu de l’Hospitalité. Dans le Rig Veda comme dans l’Athharva, il est spécialement associé au mariage. (...) On verra dans la suite de cet ouvrage, qu’arya est la désignation commune et réciproque par laquelle les membres d’une communauté se désignent eux-mêmes », écrit Benveniste [4].

Le nom de l’homme est le nom de cela même qui naît de la réciprocité : le dieu de l’alliance et de la filiation pour les ancêtres des Occidentaux eux-mêmes ! Lorsque le Roi est las de redistribuer, il invite les génies à imposer à tout le monde l’hospitalité dont il était le garant dans le système de redistribution : la réciprocité généralisée non centralisée, c’est-à-dire le marché de réciprocité. L’obligation sociale créée par la réciprocité devient la responsabilité pour tout le monde de nourrir tout le monde. La légende sur l’origine du marché de Ouagadougou oppose donc deux formes de distribution, l’une centralisée, la Redistribution, l’autre décentralisée, le Marché, le marché de Réciprocité. Les deux formes ont la même fonction : nourrir autrui.

Que veut dire nourrir ?

Voilà qui nous rappelle ce que Lewis Hyde a mis en évidence : le don est nourriture (titre d’un des chapitres du livre de Hyde : The Gift [5]. Hyde dit que le don doit toujours être consommé, utilisé, “mangé”. Dans les contes traditionnels, le don est un bien qui périt. C’est pourquoi il est le plus souvent appelé “nourriture”, même lorsqu’il s’agit de biens qui ne périssent jamais.

Hyde multiplie les exemples : Aux îles Trobriand, les donateurs jettent à terre les colliers de coquillages et les brassards qui sont donnés d’un groupe à l’autre, en disant : « Voilà une nourriture que nous ne pouvons manger ». Au Nord-Ouest Américain, les tribus indiennes appellent le potlatch : “grande nourriture”. Marcel Mauss traduit le verbe potlatch par “nourrir” ou “consommer”. Utilisé comme nom, un potlatch est un “nourrisseur” ou “une place où l’on se rassasie” [6].

Les potlatchs comportaient des biens durables et le but de la festivité était de les faire périr comme s’ils étaient de la nourriture. Les maisons étaient brûlées, les objets cérémoniels brisés et jetés à la mer. Une des tribus à potlatch, les Haida, appelaient leur fête “meurtre de la richesse”. Dire que le don est consommé, mangé, signifie parfois qu’il est vraiment détruit comme dans l’exemple du potlatch, mais plus précisément que le don périt pour la personne qui le distribue. En Afrique, le verbe français “manger” signifie aujourd’hui recevoir un salaire, recevoir ou prendre de l’argent d’une fonction au sein de l’administration, de l’État, parce que celui-ci est assimilé à un pouvoir de redistribution. Au Cameroun, s’est installé un terme qui fait ressortir cette acception de l’économie politique : “la politique du ventre” [7].

Le don est nourriture pour celui qui donne, mais il l’est aussi pour celui qui reçoit, c’est-à-dire qu’il ne peut être que consommé : c’est l’obligation de recevoir. Le don ne cesse pas d’être consommé : il est consommé pour le donateur, et il l’est par le donataire. Le don est consumé pour l’un, parce que consommé par l’autre. Hyde prend un exemple emprunté à Wendy James, anthropologue anglais. Si dans la tribu des Uduk du Nord-Est Africain on offre une chèvre, il est impossible de transmettre cette chèvre en échange d’autre chose, mais il est également impossible de la garder pour en tirer du lait. Tout calcul d’intérêt est injure au don. La chèvre doit être sacrifiée et mangée. Alors celui qui reçoit la chèvre doit donner une fête... en l’honneur du donateur. Voilà pourquoi le don nourrit.

Mais le don est nourriture dans un autre sens : Hyde dit que le don doit toujours être consommé, utilisé, “mangé”, mais « qu’il donne son nom au donateur » [8]. Et il cite Mauss qui nous rappelle que si nourrir se dit donner, donner c’est aussi se nommer. Leenhardt observait cette relation nourrir = donner = se nommer. Chez les Kanak :

« En toute cérémonie familiale, l’on prépare un petit tas de vivres déposé avec soin sur des herbes rituelles et lorsque tout est prêt et décoré, les gens se disposent en demi-cercle et l’orateur s’avance : ces vivres, dit-il, sont notre parole, et il explique leur raison d’être. Il n’en est pas autrement avec l’offrande sacrificielle. Ainsi le don porte en lui-même sa signification, et la déclaration qui l’accompagne en maints rituels est un acte surérogatoire » [9].

Le don est Parole par lui on se fait reconnaître comme homme. Le don, c’est le nom quand de la réciprocité des dons jaillit une conscience commune dont l’être parlant se nomme. Le don est investi d’une valeur symbolique : la valeur produite par la réciprocité.

La réciprocité est la matrice de la fonction symbolique. C’est là que se crée la valeur. De cette valeur se nomme le vivant, le nourrisseur, le donateur, et dès lors la parole-don reproduit la réciprocité en se reportant sur autrui : elle est un commandement (l’ordre des génies, l’ordre de redonner sous peine de mourir socialement). Celui qui reçoit le don reçoit aussitôt le commandement de participer à la réciprocité, c’est le sens du don (do ut des). Alors on comprend que le demandeur « demande le don » ! Il le demande pour s’inscrire dans la structure qui socialement l’autorise à redonner et à se dire vivant spirituellement, qui l’autorise à se nommer du nom de l’homme. Ainsi le don nourrit le sentiment d’humanité.


Sur un marché, il devient donc impossible de donner sans exiger la réciprocité. Un don unilatéral pourrait être ressenti comme une agression, agression au prix juste, c’est-à-dire au sens lui-même que la réciprocité donne au don ; un tel don priverait autrui du droit de redonner et de participer du sentiment commun produit par la réciprocité. Il serait une injure à son humanité promise, une rupture du flux vital qu’est la dynamique de la réciprocité. Et c’est cela qui fait croire que les dons réciproques sont des échanges, et même qu’ils ne peuvent être qu’échangés, et dès lors entraîne la confusion avec l’idée que les dons sont intéressés. En réalité, les dons ne cessent d’être donnés comme des dons purs mais de façon obligatoirement réciproque sous peine de se transformer en injure à autrui, en défi ou en mépris.

Si l’on se trouve dans un système où prédomine la réciprocité centralisée  (lire la définition) , le don de tous nourrit le sentiment commun. L’offrande rituelle, souvent d’ailleurs une offrande de nourriture, représente le fait que le don nourrit le sentiment d’humanité partagé par tous. L’offrande nourrit le sentiment de Dieu. La redistribution qui revient du centre de la communauté, la redistribution du sentiment créée par cette structure centralisée, est la grâce souvent considérée comme nourriture céleste. Voilà pourquoi encore le don nourrit !

Ces différents sens du mot nourrir se rapportent au même principe : l’obligation morale que Mauss a mise en évidence comme le critère de référence des économies de réciprocité.
 La nourriture est liée à l’obligation de donner : la chose donnée périt comme périt la nourriture pour le donateur, mais nourrit son sentiment d’être humain.

Le deuxième sens de nourrir est lié à l’obligation de recevoir, car le donataire ne peut pas déroger à la consommation du don, mais cette obligation est liée à la troisième obligation décrite par Mauss, celle de redonner, et pour cela de produire de quoi redonner, la reproduction du don devenant alors l’obligation d’un travail producteur à l’origine de l’économie de réciprocité  (lire la définition) . 
Lorsque le don nourrit le prestige du donateur ou lorsque l’offrande nourrit le sentiment du divin, les trois obligations sont ordonnées à la production de la vie spirituelle. Mais il est important de reconnaître ici que la logique du don de nourriture renvoie à la production du sentiment d’humanité par le respect de ses besoins concrets, par le souci du corps d’autrui. Lorsque le Grand Fils Kanak envoie ses ignames à l’étranger en lui disant voici notre Parole, il est clair que la Parole est nourriture et que c’est donc le don de l’igname qui est nourriture et non pas l’igname.

Néanmoins dans l’hospitalité on doit à autrui de le nourrir matériellement, de le protéger, le réchauffer, l’abriter, le soigner, parce que l’homme qui a quitté son foyer n’est plus en mesure d’assurer ses conditions d’existence, même s’il s’est présenté avec l’intention d’instaurer une relation de réciprocité où se crée la valeur par la Parole et non pas pour acquérir des ignames. La prestation matérielle dans l’économie de réciprocité est suspendue à l’exigence éthique que l’avènement d’une humanité nouvelle implique. Les obligations morales décrites par Mauss sont dès lors le vrai moteur de l’économie, et c’est l’efficience même du fait d’être humain qui est le commandement originel.

J.-P. Guingané dit encore :

« Parfois cette morale sociale se fait “interdit” comme c’est le cas chez les Lobis où, chez les Lobis, avec ce qu’on appelle les cultures amères, les produits tels que le mil, qui constituent la base de la survie alimentaire, sont interdits de vente. Dans le pays lobi, vous ne pouvez pas vendre des produits de base » [10].

Ces produits sont destinés à nourrir la famille, les enfants, le village, et nourrir, c’est donner. Il est impossible de “vendre” ce qui doit d’abord être “donné” lorsque “vendre” n’est plus une relation de réciprocité positive sur un marché où se pratiquent d’autres prestations que les prestations de réciprocité des dons.

L’interdit dont parle les Lobis dit la genèse de la Loi mais sous forme négative comme l’interdit de l’inceste, la réciprocité de parenté : tu ne peux pas produire pour toi, de même que tu ne peux pas épouser ta sœur. Il est possible de s’allier de façon réciproque, comme il est possible de distribuer de façon réciproque l’igname ou le mil, il n’est pas possible d’échanger l’igname ou le mil, de même qu’il est impossible d’échanger une sœur. C’est que l’enjeu de la réciprocité n’est pas d’acquérir sœur ou mil, mais par la réciprocité des relations d’alliance ou de nourriture de créer une humanité de référence pour tous.

Lire la suite : 3. De Lévi-Strauss à Polanyi.

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Notes

[1] Docteur d’Etat en Lettres modernes de l’Université de Bordeaux III, Jean Pierre Guingané (Burkina Faso) était professeur titulaire à l’Université de Ouagadougou où il fut chef de département de Lettres modernes puis doyen de la faculté des langues, des Lettres, des arts et des sciences humaines (FLASHS) de 1991 à 1994.

Il a également occupé plusieurs hautes fonctions administratives dont celle de Secrétaire général du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de 1980 à 1982 et celle de Secrétaire d’Etat auprès du Président de la République chargé des Arts et de la Culture (30 septembre 1982- 7 novembre 1982). Il fut également le vice président de l’Institut international de théâtre et directeur de l’Institut supérieur de l’image et de son (Isis) de Burkina-Faso.

Fondateur du théâtre de la fraternité, JP Guingané a été acteur, metteur en scène, dramaturge, créateur, auteur de plusieurs pièces de théâtres.

Il est décédé le 23 janvier 2011 à Ouagadougou des suites d’une courte maladie.

[2] GUINGANÉ, Jean-Pierre. « Le marché africain comme espace de communication. Place et fonction socio-culturelles du Marché Africain ». Conférence-débat au Centre Lacordaire. Montpellier, mai 2001, en ligne sur le site de l’association : Afrique.Cauris.

[3] Ibid.

[4] BENVENISTE, Emile. Le vocubulaire des institutions indo-européennes. Paris : Editions de Minuit, 1987. Tome 1 “Economie, parenté, société” ; Tome 2 “Pouvoir, droit, religion”. Lire aussi : Problèmes de linguistique générale. Tome 1 (1966) ; Tome 2 (1967).

[5] HYDE, Lewis. The Gift. Imagination and the erotic life of property. Vintage Books, New York, Random House, 1979.

[6] MAUSS, Marcel. « Essai sur le don. Forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques ». L’année sociologique, (1923-24), seconde série, t. 1., réed. Sociologie et anthropologie, Paris : PUF (1950), 1991.

[7] BAYART, Jean-François. L’État en Afrique : la politique du ventre.

[8] HYDE, L., op. cit.

[9] LEENHARDT, Maurice. Do kamo. La personne et le mythe dans le monde mélanésien. Paris : Gallimard, 1947.

[10] GUINGANÉ, J.-P., op. cit.


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