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2. La réciprocité négative. Les Tupinamba

  
Collection « Réciprocité », n° 5, France, 2017
  

Version française du chapitre « El nombre que viene por la venganza », in Bartomeu Melià et Dominique Temple : El don, la venganza y otras formas de economía guaraní, Asunción, Centro de Estudios Paraguayos “Antonio Guasch”, 2004.

Résumé :

« La réciprocité négative : Les Tupinamba » compare la thèse fonctionnaliste défendue par Florestan Fernándes (A função social da guerra na sociedade tupinambá. São Paulo, Brasil, 1970) et la thèse de la réciprocité.

Selon Florestan Fernándes, les groupes Tupinamba devraient restaurer leur unité mystique lorsque l’un des leurs a été tué par la réciprocité de meurtre. La vengeance devrait libérer les âmes confisquées par l’ennemi. Pour Fernándes, le sacrifice des prisonniers et l’anthropophagie ne signifieraient que le souci d’une destruction totale de l’ennemi par crainte de sa vengeance.

La théorie de la réciprocité oppose à cette thèse que l’unité mystique ne préexiste pas à la vengeance, mais qu’elle est produite par la réciprocité de vengeance. Néanmoins, dans la réciprocité négative, comme c’est la victime qui acquiert une âme de vengeance, il est nécessaire au guerrier qui perd cette âme dans l’actualisation du meurtre, de souffrir une vengeance ennemie afin de retrouver une âme de guerrier, et plus encore, de s’emparer de la puissance de ces âmes, créée uniquement par la réciprocité par le moyen de l’anthropophagie et des rites magiques. En aucun cas l’anthropophagie n’est motivée par la crainte de la vengeance. Elle est provoquée par le désir de la puissance spirituelle normalement associée à l’âme de vengeance de la victime.

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Lire l’article :

- 1. L’âme de vengeance et les rites de mortification

- 2. La puissance d’être ou “vertu vivifiante”

- 3. Le surnaturel, réel Tupinamba

- 4. L’unité de la communauté et la thèse de Fernándes

- 5. La théorie de la réciprocité et la tradition Tupinamba