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Dominique Temple

Marx aujourd’hui

Juin 2017


  
Publié dans la Collection réciprocité, n° 8, 2017
  
par Lulu.com, disponible également sur Amazon.fr
  
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Introduction générale

Jamais le système capitaliste n’est apparu aussi puissant. Toutes les phases de son développement sont déployées sur la planète. Le capitalisme prétend contrôler la science, l’éducation, l’enseignement. La révolution socialiste n’a pas eu lieu. Cependant, le développement des forces productives atteint un seuil décisif : la technologie de l’informatique se libère de toute domination et rend à chacun sa liberté d’invention, sa puissance d’innovation. L’information est déjà à la disposition de tous, sa propriété est commune et son usage réciproque. Comment est-il alors possible que l’humanité soit forcée de sacrifier une partie d’entre elle, et qu’elle soit sous la menace d’une implosion planétaire ?

Karl Marx soutient que le capital est assujetti à une contradiction dialectique : il transfère le travail vivant (de l’ouvrier) au travail mort (de la machine) et libère du temps libre au prolétariat, alors qu’il lui faut impérativement transformer ce temps libre en surtravail pour augmenter son profit.

Le capitalisme se nourrit de la contradiction puisque chaque crise lui permet de dépasser ses conditions primitives jusqu’à ce que le changement qualitatif qui en résulte mette en mouvement d’autres modalités d’appropriation, de production et de croissance que celles à l’origine de son processus. Lorsqu’une organisation cohérente des forces productives a épuisé ses potentialités évolutives (mais jamais avant, note Karl Marx) le devenir du système se poursuit sous une forme nouvelle, autrement dit son évolution à ses limites entraîne l’actualisation d’une autre dialectique : il ne s’agit plus d’évolution et de crise mais de révolution. Le développement des forces productives implique un changement du principe du système, c’est-à-dire un nouveau rapport des hommes entre eux qui motive un autre mode d’appropriation de la nature.

Nous proposons de suivre la contradiction interne du système capitaliste à partir de son commencement tel qu’il est décrit par Karl Marx (Marx I), puis, lorsque le moteur de sa croissance n’est plus la production mais la consommation (Marx II), enfin lorsque le prolétariat est invité à partager avec lui la jouissance du pouvoir (Marx III).

Au XIXe siècle, la privatisation de la propriété (l’expropriation de la propriété commune) prive le prolétariat de sa libre initiative au bénéfice de l’entreprise capitaliste.

Au XXe, le capitalisme mobilise autant la participation de l’intelligence que l’exploitation brutale de l’homme par l’homme et bénéficie d’une collaboration de classe qui l’emporte sur la lutte des classes.

Mais au XXIe l’intelligence artificielle rompt la sujétion de l’humanité au capitalisme. Seules les ressources de la planète demeurent contrôlées par le pouvoir financier (la spéculation). Nous soutiendrons alors qu’aujourd’hui le travail que Marx dit mort, enseveli dans la machine, redevient vivant.

Lire la suite :

- Marx aujourd’hui - I

- Marx aujourd’hui - II

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