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Dominique TEMPLE

2. Notes sur la relativité : Relativité, Matière, Vide quantique

1998


Sur la Relativité

En 1905, Einstein a montré que pour chaque point de l’univers considéré comme immobile, tout phénomène obéit à des lois identiques et que les coordonnées d’espace et de temps de chaque système de référence utilisé sont reliées entre elles par les formules de transformation de Lorentz. Ces relations furent représentées par Minkowski par un continuum à quatre dimensions : l’espace-temps. Néanmoins, Einstein accepta, la même année, de donner à la découverte de Planck – le quantum contradictoire de la lumière – une portée décisive en le considérant non comme un artifice mathématique mais comme une réalité.

Puisque l’analyse fine de la structure de l’énergie révélait une discontinuité constitutive du phénomène le plus unifié et homogène que l’on connaissait de la nature, la lumière, Louis de Broglie imagina que toute matière discrète était la manifestation d’une entité qui pouvait également se manifester comme une réalité homogène [BROGLIE, Louis (de). Matière et lumière. Paris : Albin Michel, 1937.]]. Ainsi, tout dans l’univers est frappé du sceau du « contradictoire ». Einstein acceptera, bien qu’à contrecœur, que la thèse d’une réalité non-contradictoire de la matière n’ait plus que le caractère d’un programme pour l’esprit scientifique [1].

Sur l’expression « matière »

Au XIXe siècle, pour les physiciens, la matière s’oppose à l’énergie, comme le discontinu au continu. Einstein formule le « principe d’équivalence ». Les notions de matière et énergie sont alors réductibles à deux formes ou phénomènes d’une même nature, les deux matières ou les deux énergies – l’une qui tend vers le continu, l’homogène et la mort, l’autre vers le discontinu, l’hétérogène et la vie.

Les points matériels sont l’expression de l’hétérogénéisation, de la vie, qui implique au minimum une dualité, une opposition, une contradiction entre deux termes irréductibles l’un à l’autre quoique corrélés l’un à l’autre. Aussi, n’existe-t-il pas de particule sans antiparticule (électron négatif-électron positif, par exemple). Mais, comme l’on avait appelé matière la particule observée la première, on appela anti-matière la particule corrélative découverte ensuite. D’où trois sens pour le mot matière : un sens très général qui signifie tout ce qui peut être objet de mesure, l’autre qui signifie l’hétérogène, le troisième enfin qui signifie à l’intérieur de l’hétérogène l’un des deux termes de la différenciation.

Le sens commun donne au mot matière un tout autre sens : l’indifférencié, le contraire de l’organisation et de la vie, soit l’inverse de la définition des physiciens. Quant à Aristote, il lui donnait le sens de la Puissance, c’est-à-dire d’une entité qui contient les contraires de la vie et de la mort sous forme de potentialités.

Le mot matière aura donc reçu les significations les plus opposées, tantôt de l’homogène, tantôt de l’hétérogène, tantôt du contradictoire. On pourrait trouver d’autres définitions du mot matière... Il convient donc de préciser le sens de ce terme d’après son contexte.

Sur le vide quantique

Lorsqu’une particule d’anti-matière et sa particule de matière correspondante se rencontrent, elles s’annulent. On parle de dématérialisation. Cette dématérialisation donne naissance à un champ continu, homogène : l’énergie.

L’expérience est réversible (matérialisation de l’énergie). Il semble donc que l’on puisse passer de façon progressive d’une matière discontinue à une énergie continue, mais la physique quantique a révélé un vide entre l’une et l’autre, comme si le passage de l’une à l’autre était un saut par-dessus le néant.

Matérialisation et dématérialisation de l’énergie sont disjointes l’une de l’autre par le contradictoire de Lupasco.

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Notes

[1] EINSTEIN, Albert. Introduction à Louis de Broglie, physicien et penseur. Paris : Albin Michel, 1959.

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